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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

ECHELLE DE JACOB


                                                                    L'echelle de Jacob


                         « Des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle. »
                                                       Connexion entre le ciel et la terre

Le rêve de Jacob
Le rêve est, selon la tradition juive, un degré de prophétie. Celui de Jacob annonce la connexion possible entre le monde du ciel et celui de la terre. Mais cette révelation n’est possible qu’à un endroit précis : Jérusalem.

Le rêve de l’échelle. Rappelons-en le contexte.
Jacob doit fuir devant les menaces de son frère (Gn 27,41). Il quitte son pays et la demeure de son père, erre, la nuit, sur les chemins, dort à même le sol, une pierre en guise d’oreiller, le ciel au-dessus de sa tête. C’est à ce moment précis que Dieu lui apparaît, pour la première fois, en songe. Comme si la révélation divine s’exprimait par des images signifiant une idée qu’il s’agit de dégager selon l’enseignement du Talmud- « un rêve qu’on n’interprète pas est comme une lettre qu’on ne lit pas » (Berakhot 55a).



Genèse chapitre 28
10) Jacob sortit de Beer Shava, et se dirigea vers Haran.
11) II arriva dans un endroit où il établit son gîte, parce que le soleil était couché. II prit une des pierres de l'endroit, en fit son chevet, et passa la nuit dans ce lieu.
12) Il eut un songe que voici : Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel ; et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle.
13) puis, l'Eternel apparaissait au sommet, et disait : « Je suis l'Eternel, le Dieu d'Abraham ton père et d'Isaac; cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donne à toi et à ta postérité.
14) Elle sera, ta postérité, comme la poussière de la terre ; et tu déborderas au couchant et au levant, au nord et au midi ; et toutes les familles de la terre seront heureuses par toi et par ta postérité.
15) Oui, je suis avec toi; je veillerai sur chacun de tes pas, et je te ramènerai dans cette contrée, car je ne veux. poin t'abandonner avant d'avoir accompli ce que je t'ai promis. »
16) Jacob, s'étant réveillé, s'écria: « Assurément, l'Eternel est présent en ce lieu, et moi je l'ignorais.»
17) Et, saisi de crainte, il ajouta « Que ce lieu est redoutable ! Ceci n'est autre que la maison du Seigneur, et c'est ici la porte du ciel.»
18) Jacob se leva de grand matin ; il prit la pierre qu'il avait mise sous sa tête, l'érigea en monument, et répandit de l'huile à son faîte.
19) Il appela cet endroit Béthel; mais Louz était d'abord le nom de la ville.
20) Jacob prononça un voeu en ces termes: «Si le Seigneur est avec moi, s'il me protège dans la voie où je marche, s'il me donne du pain à manger et des vêtements pour me couvrir;
21) si je retourne en paix à la maison paternelle, alors le Seigneur aura été un Dieu pour moi;
22) et cette pierre que je viens d'ériger en monument deviendra la maison du Seigneur, et tous les biens que tu m'accorderas, je veux t'en offrir la dîme. » 
 
 Commentaire de Rachi
 Verset 11
Il rencontra l’endroit : L’écriture n’a pas précisé l’endroit ici, mais celui-ci a été précisé à un autre endroit, et c’est le mont Moria comme il est dit (Genèse, 22 ; 4) :
« il vit l’endroit de loin ».
Car le soleil s’était couché : (Le texte) aurait dû écrire « le soleil se coucha » ; « car le soleil s’était couché » veut dire que le soleil se coucha pour lui, soudainement, non pas à son heure habituelle, afin qu’il dorme là-bas.
Et s’étendit en ce lieu : Cela indique une exclusion : dans cet endroit il s’étendit mais durant les quatorze années où il fréquenta la maison de Ever, il ne s’allongea pas même une seule la nuit, car il était occupé dans l’étude de la Torah.

II arriva : [litteralement : « il heurta » mais peut être compris dans le sens de atteindre,toucher  comme il est écrit : « …atteignait Jéricho… » (Josué 16 :7) , « … touchait Dabbéchet… » (Josué 19 :11). Et nos sages ont expliqué le terme dans le sens de « a prié »
comme il est écrit : «…ne cherche pas à me fléchir [m’invoquer]… » (Jérémie 7 :16) Ceci pour nous apprendre que Jacob a instauré la prière du soir. Or l’écriture n’a volontairement pas utilisé le terme de
 « prier » pour t’apprendre qu’il a enjambé la terre sous lui comme l’enseigne le Talmud dans le traité Houline.


Verset 12
Montaient et descendaient : D’abord ils montaient et ensuite descendaient ? Les anges qui l’avaient accompagné dans la terre d’Israël ne sortaient pas en dehors de cette terre et remontaient au ciel, tandis que descendaient les anges d’en dehors de la terre d’Israël pour l’accompagner

 Commentaire d’Ibn Ezra
Rabbi Salomon l’espagnol enseigne que l’échelle fait allusion à l’âme supérieure, et les anges de D.ieu, aux pensées de la sagesse. Et rabbi Josué de dire que l’image de l’échelle a été utilisée pour nous apprendre que sa prière montera et sa délivrance descendra du ciel.

 Commentaire de Nah’manide sur le verset 12
On lui montra par prophétie que tout ce qui arrive sur terre est l’oeuvre des anges et est décrété par le Très-Haut. (…) Et on lui montra que c’était D.ieu lui-même qui se tenait en haut de l’échelle et promettait à Jacob par une grande promesse que sa vie ne sera pas entre les mains d’un ange mais qu’il sera une part de D.ieu et qu’il sera toujours avec lui comme il est dit « voici Je serai avec toi et Je te protégerai là où tu iras » ; car sa grandeur était supérieur aux autres justes au sujet desquels il est marqué « car mes anges sont ordonnés pour toi de te protéger là où tu iras ».
Et d’après le grand Rabbi Eliezer, cette vision est en rapport avec celle de l’alliance des morceaux d’Avram. En effet, il lui fut montré la grandeur et la décadence des quatre grands empires. Et c’est la raison pour laquelle il est marqué « les anges de D.ieu » qui est relation avec le passage de Daniel « le prince spirituel du royaume grec, l’ange protecteur de la Perse… » et il eut la promesse d’être protéger là où il sera et de la délivrance d’entre leurs mains. On lui montra l’empire babylonien montait de soixante-dix échelons puis redescendre ; puis celui de la Perse de cinquante-deux degrés et redescendre. Puis l’empire grec qui gravit cent quatre-vingt échelons et redescendit. Puis il vit le royaume de Rome qui montait mais sans jamais
redescendre. Jacob lui dit alors : « mais tu seras précipité jusqu’au fond de l’abîme »et le Saint Béni Soit Il de rajouter « quand bien même tu fixerais ton aire aussi haut que l’aigle ».


Jacob et les anges
La parachat Vayetsé s’ouvre et se ferme par la rencontre de Jacob avec des anges.
Rachi précise: il s’agit de « vrais » anges et non de simples envoyés.

Introduction de la Parachat Vayetsé (Genèse 28, 10-12)
10 Jacob sortit de Beer Shava et se dirigea vers Haran. 11 Il arriva dans un endroit où il établit son gîte, parce que le soleil était couché. II prit une des pierres de l'endroit, en fit son chevet et passa la nuit dans ce lieu. 12 Il eut un songe que voici: Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle.

Conclusion de la Parachat Vayetsé ( Genèse 32, 1-2)
2 Pour Jacob, il poursuivit son voyage; des envoyés du Seigneur se trouvèrent sur ses pas.
3 Jacob dit en les voyant: "Ceci est la légion du Seigneur!" Et il appela cet endroit Mahanayim.



Traité Houline, Chapitre 7, page 97a


« Jacob sortit de Beer Shava, et se dirigea vers Haran. » et il est écrit : « II arriva dans un endroit » (Genèse chapitre 28). Lorsqu’il arriva à Haran, il se dit : « Est-ce possible que je sois passé par l’endroit où mes Pères ont prié et que moi je n’y ai pas prié ?!
Dès lors qu’il s’est mis l’idée en tête de revenir sur ses pas, la terre [la distance entre Haran et l’ « endroit »] s’est rétrécie, comprimée et il s’est heurté à l’endroit [autre lecture : il a prié].
Dès qu’il eu achevé sa prière, il souhaita retourner [à Haran] ; le Saint-Loué-Soit-Il dit alors : ce Juste est venu dans mes demeures et je le laisserais repartir sans lui avoir offert l’hospitalité ?! Tout de suite, le soleil se coucha comme il est écrit (Genèse 28)
« II prit des pierres de l'endroit » et plus loin il est écrit « il prit la pierre qu'il avait mis sous sa tête » (Genèse 28). Enseigne Rabbi Isaac : ceci nous apprend que toutes les pierres se sont rassemblées en un seul endroit et chacune a dit : c’est sur moi que le Juste reposera sa tête. Finalement, toutes ont été englouties en une.
* Traduction problématique. Il faut ici comprendre « il prit des pierres de l’endroit » .





La lecture allégorique du rêve de Jacob que propose la tradition rabbinique, c’est précisément dans la mesure où le peuple juif ne participe pas directement aux grands cycles de l’histoire universelle qu’il peut lui être donné de survivre à toutes ses fluctuations.


Le Midrach Tanhouma (Vayétsé, 2) livre une interprétation très intéressante de ce songe. Pour Rabbi Shmouel bar Nahmane, les envoyés de Dieu évoquent les génies ou les princes protecteurs des nations : leurs représentants ; 1’échelle, c’est l’expression concrète du temps, du déroulement de l’histoire. Jacob a donc vu « le génie de Babylone redescendant après avoir gravi 70 échelons. Puis celui des Mèdes et des Perses escalader 52 échelons et redescendre, ensuite il assista à l’ascension du génie des Grecs jusqu’au centième échelon pour enfin redescendre. Lorsqu’arriva le tour du prince d’Edom -Rome, l’Occident- Jacob ne pût compter les innombrables échelons qu’il gravissait. Alors, pris de panique, il s’écria : “Celui-là ne descendrait-il donc jamais ?”. Dieu lui répond : “N’aie pas peur, mon serviteur Jacob (Jérémie 30,10). Même si tu le voyais monter et prendre place à mes côtés, je le ferai descendre de là, ainsi qu’il est écrit : “Même si tu t’élèves comme l’aigle et que tu places ton nid parmi les étoiles, de là je te ferai descendre, parole de Dieu” (Abdias 1,4) » (20)
Que voilà une manière plus imagée de comprendre le fameux mot de Paul Valéry : les civilisations sont mortelles.
En effet, ce midrach fait allusion aux grandes étapes de l’histoire de l’humanité, à la naissance, au développement, à l’apogée et à la décadence des peuples et de leurs cultures à travers les siècles. L’échelle, symbole de la temporalité historique, est le lieu de l’affrontement des nations où l’ascension de l’une entraîne ipso facto la chute de l’autre, où tout avènement d’une culture s’édifie sur les ruines et les cendres de la précédente, où le mouvement de l’histoire dépend des guerres et des conflits. Mais cette échelle n’a pas des dimensions infinies : Dieu se trouve à son sommet. L’Histoire n’est pas le lieu du jugement suprême. Il y a un Maître de l’Histoire, un Maître qui juge l’Histoire et qui affirme que tout orgueilleux sera abaissé et qu’à la fin des temps, l’image de l’échelle sur laquelle se succèdent ceux qui montent et ceux qui descendent, sera remplacée par celle de la montagne de Dieu vers laquelle afflueront fraternellement tous les peuples (Isaie 2,2).

•L’angoisse de Jacob et les questions d’Israël
Cependant, on est en droit de se demander quel rapport établir entre cette vision grandiose et la situation particulière de Jacob, au moment où, fuyant la colère de son frère, il va chercher une femme à Padane afin de renforcer la postérité d’Abraham et d’Isaac.
C’est que Jacob est angoissé. Il part en exil. Quelle assurance ait-il de pouvoir retrouver son pays ? Retourner sur sa terre et entrer en sa possession ? Il se rend dans une société idolâtre, chez Lavan. Sauront-ils résister aux tentations de cette civilisation ? Au règne de la violence, de la loi du plus fort et du plus rusé, à la permissivité, etc. ? Certes, Jacob s’est préparé à affronter les pièges que ne manquera pas de lui tendre la civilisation idolâtre avec ses pseudo-valeurs. Il a passé quatorze années dans l’Académie d’Ebère à étudier la Torah (Gn Rabba 68,5), à s’imprégner du sens de la loi, à se forger une identité juive afin d’être capable de vivre dans une société où l’attendent nombre de dangers moraux et spirituels. N’était cette identité juive forte, sans compromis ni compromission, les vingt années passées en compagnie de Lavan eussent eu raison de sa judaïté et Jacob eût disparu. C’est ce que semble suggérer ce midrach. Car « ce que l’on voit dans un songe n’est que le reflet de ses pensées à l’état de veille » (Bérakhot 55b).
De plus, l’angoisse de Jacob au niveau individuel est amplifiée par le midrach qui la transpose au niveau de la nation. Israël, peuple chassé de son pays, errant à travers les siècles parmi les peuples puissants, exilé de pays en pays, assiste à l’apparition et au déclin de nombreux empires : l’Egypte, l’Assyrie, la Babylonie, la Perse, la Médie, la Grèce, Rome, Byzance et… 1’Occident ? Qu’adviendra-t-il alors d’Israël, tant l’entité que les individus ? Sera-t-il emporté dans la tourmente de ces civilisations qui brillent de mille feux ? S’agrégera-t-il aux nations lorsque leur soleil resplendit ou disparaîtrait-il avec elles lorsque leur astre décline ?
L’angoisse qui a envahi Jacob était réelle. Plus encore, elle demeure actuelle. La seule manière de l’alléger serait de se tenir à l’écart de ces « guerres impériales » en se consacrant à l’étude de la loi et à son application -à l’instar de notre Patriarche- pour façonner une identité qui résiste à toutes les tempêtes de l’Histoire, mais aussi aux périodes de paix où la garde se relâche le plus. Une identité non repliée sur elle-même, mais ouverte sur le monde, car plus on est juif et mieux et plus on est homme.
En guise de conclusion, demandons-nous quelles sont les différences entre ces deux types d’interprétation. Il semble qu’elles pourraient tenir dans une formulation encore imprécise qui demanderait à être retravaillée.
Sans art d’interpréter, le rêve n’est que matériau brut. Pourtant, dans le rêve, ce qui préexiste n’est pas du texte mais un chaos, un tohu-bohu d’images que le rêveur doit ordonnancer à l’état de veille, c’est-à-dire s’efforcer de rendre intelligible. La lecture rabbinique, elle, consiste à commenter un texte préalable auquel on se réfère pour juger de la pertinence ou de la non-pertinence des interprétations : le texte jouant alors le rôle de garde-fou contre les interprétations abusives ou les mésinterprétations. D’autre part, alors que la psychanalyse cherche le sens dans le non-sens, en tant qu’elle confère une importance démesurée au non-sens (actes manqués, lapsus, calembours, etc...) l’interprétation rabbinique guette le sens dans le sens à partir d’une entorse faite au sens. Mais cette entorse est le fruit d’une imagination normée, d’une créativité réglée. Bien entendu, il ne faut pas oublier que l’interprétation de la psychanalyse vise un objectif thérapeutique, tandis que « l’objectif » de la lecture rabbinique est l’injonction éthique, l’invitation à prendre en charge un tant soit peu de la misère d’autrui. Elle est appel à la responsabilité.
Mais l’une comme l’autre aspirent à la réduction des illusions et de toutes les aliénations, notamment idolâtriques, c’est-à-dire au fait d’attribuer à une portion de la réalité la signification qui n’appartient qu’à la source de l’ensemble.
Réduire les illusions et les aliénations, telle est, semble-t-il, la tâche de toute herméneutique.





Source : akadem - lechampdumidrash

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